Les Imaginales: une leçon d’humilité

Cette année, pour la première fois, le GAHLiG tenait un stand aux Imaginales, le plus grand festival des littératures de l’imaginaire qui a lieu chaque année à Épinal à la fin du mois de mai. J’ai donc eu l’occasion d’aller y présenter mes livres.

Départ mercredi 21 mai en direction de Boncourt, la bagnole remplie de mes bouquins et de ceux de quelques camarades. Comme le trajet Yverdon-Épinal est relativement long, j’avais prévu un arrêt chez mes parents du côté de Boncourt. Petit contrôle douanier dans les Franches-Montagnes. Circulez, y a rien à voir, je ne franchis pas la frontière aujourd’hui!

Réveil aux aurores le 22. Sarah, qui chapeaute l’expédition, passe me prendre. On bourre le coffre de sa voiture à en faire péter les amortisseurs et on file en direction du festival. Arrivée aux environs de 8h, sous la pluie. (On a bien failli s’embourber avec nos chariots sur les chemins du parc.) Deux heures plus tard, le stand est monté, nous sommes prêts à accueillir les visiteurs!

Autant dire que le jeudi est tranquille! À part quelques écoliers en quête de marque-pages gratuits, on n’a pas croisé grand monde. Il faisait gris, il faisait froid. En fin d’après-midi, Amélie nous rejoint. Le reste de la journée se déroule comme elle a commencé: dans le calme. Sarah m’invite à partager un plat de pâtes dans son AirBnB. OK, mais en coup de vent, je suis crevé. Soudain, il est 21h30! Comme d’habitude lorsque tu traînes avec des camarades d’écriture, tu parles boutique et tu ne vois plus les heures passer.

Vendredi, petit-déjeune avec Aly qui est arrivée la veille et qui occupe le même hôtel que moi (Team Ibis Centre). Ce matin, le beau temps est au programme. Si la chaleur n’est pas au rendez-vous, au moins le soleil brille. Les allées du parc s’animent peu à peu. Quelques curieux s’arrêtent sur notre stand. Premières occasions de présenter les Aventures de Kanako Sawada et premières ventes. (Restons modestes… au total, j’en aurai fait deux dans la journée.) De temps à autre, on aperçoit des stars qui déambulent ou des fameuses Bookstagrameuses (10K+ followers). C’est à ce moment que je prends conscience que tout le gratin est là. Les Imaginales, un festival où il faut être vu.

Le soir venu, on s’en va manger avec l’équipe. Au menu: kir lorrain (à la mirabelle) et munsitflette (tartiflette au munster), de quoi dormir léger 😅. Et quelques discussions de geek bien sympathiques. (Team FemShep, les initiés comprendront.)

Le samedi, c’est LA grosse journée. Dès l’ouverture, on constate l’affluence. Ce matin, Fabrice nous a rejoints, l’équipe est presque au complet. J’en profite pour aller faire dédicacer quelques livres avant que les hordes de fans ne se pressent sur notre stand (ou pas). Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette troisième journée aura été animée! Si je n’ai pas fourgué des masses d’exemplaires, j’ai rencontré pas mal de gens, que ce soit des amies habituées du festival, des lectrices d’ici et là en France ou des personnalités du milieu avec qui j’avais échangé sur les réseaux. Je n’ai guère eu le temps de m’ennuyer. Sans compter que Fabrice a apporté des bières, du rosé, du saucisson et sa légendaire bonne humeur.

Le soir, on sort dans les bars où «il faut être vu» pour réseauter… Comme on y va vers des 21 heures et que les stars sont à peine arrivées à leur restaurant… et bien, on réseaute entre nous. GAHELiG Connexion Power!

Dimanche, Pascal nous rejoint. C’est parti pour une dernière journée. Si la matinée est encore assez chargée, le public commence à changer sur le coup des 13 heures. Exit les fans de mondes imaginaires, place aux retraités du coin qui viennent faire leur balade dominicale. Un public charmant, mais fort peu intéressé par notre travail. Comme ce monsieur, avec sa bière à la main, perdu au milieu de l’allée, qui s’est exclamée «je ne comprends rien, y a que des livres ici». Voilà, voilà…

18h30, la pluie menace… On remballe. À six, on est efficace. 19h15, on prend la route. 21h arrivée à Boncourt. Un repas chaud (ah non… il était froid), une douche et au lit! Le retour à Yverdon se fera lundi.

Ces quatre jours à Épinal étaient intenses. Comme je l’annonçais dans le titre, les Imaginales c’est un bel exercice d’humilité. Se retrouver au milieu de centaines d’auteurs et d’autrices œuvrant dans le même registre quoi toi (et probablement plus talentueux), ça a le mérite de te remettre à ta place et ça t’évite de chopper la grosse tête. Pourquoi, parmi les milliers de livres disponibles, le public choisirait-il ton livre? Bonne question.

Parfois, il y a des coups de mous, des moments où l’on se demande ce qu’on fiche là. (Je ne serai pas mieux chez moi en train d’écrire?) Heureusement, les rencontres enrichissantes sont légion. Surtout, les camarades du GAHELiG sont un soutien précieux. Grâce à eux, l’ambiance est au top! Si vous y retournez l’année prochaine, je signe déjà!