Quatrième de couverture
«Ça doit faire deux heures et quart que nous sommes sur la route pour rejoindre l’Institut. Mes parents s’ignorent. J’ai conscience d’être la seule raison qui les réunisse aujourd’hui. Et ce n’est pas pour festoyer.
Il y a quelques semaines, un type d’à peine dix-huit ans se tranchait les veines dans sa baignoire. Ce mec, c’était moi.»
L’Institut Joly accueille des jeunes gens «traumatisés de la vie». Là-bas, Shawn devra harmoniser son parcours avec celui d’autres pensionnaires brisés. Des mélodies aux rythmes hachés, marquées de fausses notes et de reprises laborieuses. Des ballades portées par des voix uniques, sensibles et passionnées.
Mon avis
Le quotidien de jeunes en difficulté, placés dans un institut pour se reconstruire, ne laisse pas présager une lecture très joyeuse. D’autant plus que les situations décrites sont assez lourdes! (Automutilation, violences sexuelles, inceste)
Mais l’autrice fait preuve d’une grande sensibilité à l’égard de ces «gueules cassées» et nous expose leurs sentiments avec beaucoup de finesse. La fluidité de sa plume rend l’ensemble très agréable.
J’avoue avoir plusieurs fois eu le moral plombé, toutefois l’autrice ne s’attarde jamais plus que nécessaire sur les scènes tragiques. L’alternance des points de vue apporte une dynamique efficace qui évite l’appesantissement sur des passages trop sombres tout en créant une impatience qui nous pousse à tourner les pages. Sans doute que l’ambiance «slice of life», non sans rappeler celle de certains animés japonais, allège la dureté des sujets abordés dans le livre.
L’absence de clichés, parfois récurrent dans le genre, m’a particulièrement plu. Pas de romance qui vira au drame, pas de cycles high/low répétitifs. À aucun moment l’autrice ne tombe dans l’archétype des personnages bornés, condamnés à rester dans le même état d’esprit de la première à la dernière page. Tous évoluent: ils expérimentent, se trompent, apprennent et grandissent jusqu’à avoir (ou entrevoir) la possibilité de s’en sortir. Un message positif qui fait du bien!
Bref, Corps de l’âme est une belle découverte qui m’a donné envie de lire les autres romans de Stéphanie Manitta.
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