Quatrième de couverture
Amaury de Villiers est un homme intransigeant. Trop. Le jeune et ambitieux inquisiteur, éloigné par ses supérieurs, est envoyé dans un petit village des monts des Corbières, dans le Languedoc, afin de traquer l’un des derniers hérétiques appelés Cathares. Son arrivée à Coulhens ne manquera pas de provoquer des tensions au sein de la petite communauté et Amaury pourrait trouver bien plus que ce qu’il était venu chercher.
Confronté à des croyances qui ébranlent ses convictions, plongé au cœur d’une intrigue dévoilant les obscurs secrets de la maison seigneuriale mettant en cause une jeune miresse vivant au cœur de la forêt, il devra mener son enquête et aller au-delà des apparences. Dans une France à peine unifiée, dans une région au sortir de la sanglante croisade contre les Albigeois et dans laquelle l’Église, omniprésente, dirige les destinées de chacun, Amaury de Villiers devra faire des choix qui bouleverseront sa vie à jamais.
Mon avis
Voilà quelque temps que je suis Anaïs Guiraud sur les réseaux et que j’écoute son podcast1 sur les fables étranges qui hantent la France. À force, j’ai eu envie de plonger dans son univers. C’est donc l’esprit piqué par la curiosité, mais sans attentes particulières que j’ai ouvert Les Aventures d’Amaury de Villiers.
Autant dire que j’ai littéralement été happé par le récit: en huit jours, j’ai enquillé les trois tomes, soit presque mille pages!
Les aventures d’Amaury nous transportent en Occitanie au XIIIe siècle, entre les cathares, l’église et l’inquisition. Un contexte historique passionnant raconté d’une façon immersive. L’ambiance n’est pas sans rappeler Le nom de la rose, avec de la garrigue, des maisons en pierre calcaire et des cigales en plus.
L’intrigue se met en place, puis la situation se complexifie avec un développement sur plusieurs fils narratifs. Le roman s’accélère et les pages se tournent de plus en plus vite. À la fin du premier volume, on n’a qu’une seule envie: connaître la suite, car de nombreux problèmes demeurent en suspens. Les ellipses temporelles et le fait que la saga se déroule sur 21 ans sont des choix intéressants qui permettent aux protagonistes de mûrir et d’évoluer.
S’attacher à un «méchant» n’est, en principe, pas chose facile. Au début, Amaury est un sale inquisiteur qui est là pour casser de l’hérétique! Toutefois, on se rend rapidement compte qu’il est bien plus que cela. À aucun moment il ne tombe pas dans le cliché. S’il est ambitieux (et un peu borné), Amaury est avant tout quelqu’un d’intelligent, prêt à se remettre en question, à réévaluer ses croyances et à suivre son cœur. Un personnage gris clair dont les faiblesses et les doutes m’ont touché.
Les autres protagonistes, dont de nombreuses figures féminines fortes, apportent une panoplie de point de vue et d’expériences qui enrichissent le récit avec brio. Si Amaury reste le personnage principal, Isaure, Sidonia ou Sibylle de Narbonne ne sont pas des seconds rôles, mais des héroïnes à part entière.
Loin des clichés sur le moyen-âge, ce roman ne pue pas l’armure mal huilée et la testostérone. On y décèlerait plutôt des senteurs de chêne blanc, de thym sauvage et de lavande. (Oui, je mets cette phrase en gras, car j’en suis très fier 😅)
Mention spéciale pour le Sivert et son chien Garn, un mystérieux Dan exilé en Occitanie. Au premier abord, je l’ai pris pour un vulgaire homme de main, mais sa personnalité se révèle au fil des tomes et il devient quelqu’un de très attachant.
Seul bémol (qui n’en est pas un ;-): connaissant mal le contexte de l’Occitanie au XIIIe siècle, j’ai passé mon temps à interrompre ma lecture pour consulter Wikipédia, car j’avais envie d’en savoir plus sur telle figure, lieu ou événements. J’aurais peut-être dû mieux suivre aux cours d’histoire du collège!
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