Lionel Tardy, écrivain Livres À propos Agenda Blog Boutique

Mode sombre

Certaines personnes maîtrisent la grammaire et l’orthographe à la perfection : elles ne font pas de fautes lorsqu’elles écrivent. Ce n’est malheureusement pas mon cas. La langue française n’a jamais été mon fort. Au collège, j’étais coutumier de la note 1/10 en dictée.

Mon problème : je ne vois pas les erreurs (tout comme j’ai de la peine à détecter les répétitions). À cause de ma légère dyslexie ainsi que d’une méthode d’enseignement complètement à côté de la plaque.

Mes textes ont donc besoin d’un sérieux coup de polissage. Le logiciel Antidote se comporte comme une sorte de marqueur qui révèle mes bourdes et me permet de les corriger.

La suite de cet article est très élogieuse envers Antidote. Je vous le promets : il ne s’agit pas de contenu rémunéré. 😀 (De toute façon qui me paierait vu les trois clampins qui me liront.)

Tu pourrais te contenter du correcteur intégré à Word…

Déjà, je n’écris pas dans Word (quelle horreur1). Soyons honnêtes, le correcteur Word ne vaut pas un centime. Antidote détecte les erreurs de manière beaucoup plus fine. Il prend en compte la phrase dans son ensemble et propose des alternatives lorsqu’un cas ambigu se présente. Il fournit aussi une explication contextuelle et des références aux règles de grammaire.

S’il bute parfois sur des paragraphes complexes ou des tournes trop subtiles, il est le meilleur logiciel du genre disponible sur le marché. (Et si le correcteur n’y comprend rien, cela ne signifierait-il pas que le passage en question mériterait d’être reformulé ?)

D’ailleurs, Antidote ne se contente pas de l’orthographe, il offre de nombreux outils permettant d’améliorer le texte.

Vas-y, arrête de teaser et développe !

Antidote signale le problème de niveau de langage (familiarité, argot), les régionalismes (panosse, septante) ainsi que le vocabulaire inconvenant ou offenses (termes racistes, injurieux, etc.). Chaque cas donne l’occasion de vérifier la pertinence d’utiliser un certain mot selon la situation. (Le narrateur n’emploie pas le même vocabulaire que Kanako ou le sergent-chef Eizo Hatano.)

Une autre fonction qui m’est extrêmement précieuse est l’analyse des répétitions. Non… trouver deux fois « intense » à une ligne d’intervalle (cf. illustration ci-dessus) n’est pas un effet de style, il s’agit de négligence ! (Dans le cas d’un roman. Je ne parle pas des articles techniques ou des textes journalistiques qui subissent des contraintes spécifiques.)

Antidote met en évidence les répétitions de manière visuelle et suggère des synonymes. Cependant, changer de terme ne marche pas toujours. Réécrire le paragraphe est alors la seule solution.

Le volet « Tournures » souligne les lourdeurs : forme passive, les phrases trop longues, les tournures averbales, impersonnelles, etc. Le but n’est pas de toutes les éliminer, mais d’éviter une succession de formules similaires et de simplifier pour rendre la lecture plus fluide.

Antidote dispose aussi d’outils permettant d’analyser la fréquence d’emploi des adverbes (Oula, un toute les deux lignes… c’est un peu beaucoup.), de liste les verbes de tes incises. (Tiens… j’utilise systématiquement « dit-elle », peut-être que je pourrais varier.)

Une autre fonction dont j’abuse est la mise en évidence des « verbes ternes ». « Être, avoir et faire » peut en de nombreux cas être remplacées par des termes plus précis.

  • faire à manger → cuisiner
  • avoir froid → grelotter
  • être d’accord → approuver

« À peine furent-elles à l’intérieur de l’enceinte, qu’elles eurent la sensation d’être retournées dans le passé. »
« À peine pénétrèrent-elles dans l’enceinte, qu’une sensation de retourner dans le passé s’empara d’elles. »

Et hop ! Dans l’exemple ci-dessus, je me suis débarrassé de deux « être » et d’un « avoir ».

« Fais des phrases plus courtes ! »
« Écris des phrases plus courtes ! »
« Raccourcis tes phares ! »

Ouah, quelle concision ! De nombreuses idées peuvent être exprimées par un simple verbe, mais l’on pense rarement à les utiliser (en tout cas moi ;–)

Je pourrais encore évoquer la rubrique « dictionnaires » qui, outre les classiques (définition, conjugaisons), propose des onglets relatifs au champ lexical (parfait pour trouver des termes appartenant au même contexte) ou aux cooccurrences (une liste des noms, adjectifs, verbes ou adverbes employés conjointement. Ainsi, l’on apprend que l’adjectif descriptif le plus souvent utilisé avec « école » s’avère être « buissonnière »).

Donc, tu passes ton premier jet là-dedans et hop : tu ressors avec un texte incroyable !

Oui et non… Antidote n’effectue aucune correction automatique. Chaque cas signalé doit être traité « à la main ». Dans le cas de l’orthographe, la tâche est rapide, toutefois lorsqu’on en vient aux répétitions ou aux tournures de phrase, cela représente un travail long et harassant. Bien souvent, la résolution des problèmes passe par la reformulation.

Pour un chapitre moyen (soit 1500 mots, environ 4 heures d’écriture), je compte 1 à 2 heures avec Antidote.

Si le logiciel ne fait rien à ta place, son usage m’a permis d’accomplir un saut majeur dans la qualité de mes textes. (Et, à force de voir mes fautes, de maîtriser un peu mieux le français.)

Attention, en aucun cas, Antidote ne remplace une correctrice professionnelle qui possède la capacité de détecter non seulement les bourdes laissées par le logiciel, mais de considérer le texte à un plus haut niveau pour identifier les thématiques redondantes ou les incohérences à travers du livre.

Dans le cadre des Aventures de Kanako Sawada, quatre correctrices repassent sur mon texte. Avant l’envoi du manuscrit, j’ai recours au service de Florence. Ses connaissances relatives à la langue et à la culture japonaise sont un atout précieux. Dans la maison qui m’édite, deux personnes relisent le texte. Et, de mon côté, je soumets encore le roman finalisé à Jessica, elle aussi correctrice professionnelle pour une ultime vérification.

Les fautes n’ont qu’à bien se tenir !

D’ailleurs… je vous mets au défi d’en trouver dans « Terres sauvages » ! J’offre un exemplaire du tome 2 à la première personne qui en découvrira une.

PS : J’ai résolu 29 fautes de français, 49 répétitions et 11 tournures inadéquates dans cet article grâce à Antidote.

Envie de réagir, de partager votre avis sur cet article? N’hésitez pas à laisser un commentaire en dessous de sa version Instagram, Facebook ou LinkedIn.

Notes

  1. Writer, le logiciel de texte que j’utilise fera l’objet d’un prochain article.

En savoir plus

Plus d’information sur le logiciel Antidote: antidote.info.

Commentaires (0)

Cet article ne comporte au commentaire.

Laisser un commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Afin d’éviter le SPAM, les commentaires sont approuvés manuellement. Il ne sont donc pas immédiatement visibles sur la page. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Newsletter

Inscrivez-vous à ma newsletter afin de recevoir les dernières nouvelles sur mes projets et mon actualité.

Haut de page